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La semaine à 4 jours travaillés gagne en popularité dans divers pays, notamment au Royaume-Uni, au Nouvelle-Zélande, en Islande et depuis récemment en France. Une étude menée par ADP en juillet 2023 a révélé justement que 22 % des travailleurs français estiment que cette approche deviendra la norme dans leur secteur d’activité au cours des cinq prochaines années. De plus, 18 % estiment qu’une flexibilité totale des horaires de travail sera envisageable. D’un autre côté, 37 % des salariés préfèrent travailler quatre jours par semaine tout en conservant leur salaire actuel, même si cela implique des journées de travail plus longues.
Certes, le week-end prolongé fait rêver. Mais cette transition vers un modèle de 4 jours travaillés exige des efforts intensifiés de la part des employés et, d’un autre côté, les entreprises doivent réévaluer leur mode d’organisation pour garantir une mise en œuvre efficace.
La semaine de 4 jours en pratique
La principale préoccupation des RH réside dans la question de savoir si les collaborateurs peuvent améliorer leur productivité tout en réduisant le nombre d’heures hebdomadaires. La mise en place de la semaine de 4 jours pourrait apporter une solution à cette problématique. Concrètement, comme son nom l’indique, ce modèle implique que les collaborateurs travaillent uniquement pendant quatre jours de la semaine, sans baisse de salaire, pour se ressourcer et se préparer efficacement à une nouvelle semaine de travail.
Comment cela fonctionne : le modèle et les adaptations
L’implémentation de ce nouveau modèle de travail peut varier d’une entreprise à l’autre. Néanmoins, il est nécessaire de respecter les contraintes légales, notamment en se conformant aux dispositions conventionnelles énoncées dans la convention collective en vigueur, ainsi qu’en engageant des négociations et en concluant un accord collectif détaillant les modalités de répartition du temps de travail.
Par conséquent, pour mettre en place la semaine de travail de quatre jours, la loi offre aux organisations la possibilité de choisir l’une des options suivantes :
- Réduire le nombre d’heures travaillées par semaine, ce qui ramène le temps de travail à 32 heures
- Augmenter la charge de travail en répartissant les 35 heures de travail hebdomadaires sur quatre jours
Les entreprises pionnières : exemples et retours d’expérience
Le principal but de la semaine de 4 jours est d’optimiser le présentéisme au travail et d’avoir un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle des collaborateurs. Pour ce faire, certaines entreprises ont choisi de réduire le nombre de jours travaillés mais de passer de sept heures de travail par jour à huit heures.
Des sociétés comme LDCL, spécialisée dans les technologies de l’information, a mis en place une semaine de 32 heures réparties sur quatre jours de travail depuis l’année 2021.
D’un autre côté, la société Elmy, un fournisseur d’électricité verte, a également adopté une semaine de quatre jours, mais avec une approche différente. Les cadres, qui représentent 90 % de l’effectif, travaillent désormais 35 heures par semaine au lieu de 39, tandis que les non-cadres travaillent 32 heures par semaine au lieu de 35. De plus, les collaborateurs ont la possibilité de choisir entre le mercredi ou le vendredi comme jour de repos supplémentaire. En cas de désaccord, permettant de maintenir la continuité du service le mercredi ou le vendredi, le choix se fait par tirage au sort, même si généralement cela se fait de manière harmonieuse et en accord avec les collaborateurs.
Les avantages de la semaine de 4 jours
Contrairement aux idées reçues, la transition d’une semaine de travail de cinq à quatre jours ne se traduit pas nécessairement par une moindre productivité. Bien au contraire. De nombreuses entreprises ayant adopté ce nouveau modèle de travail ont constaté que les avantages sont multiples. En effet, il a été observé une augmentation de la motivation des collaborateurs grâce à des périodes de repos plus étendues, une amélioration notable de la productivité et une meilleure gestion des priorités de travail par les employés.
De plus, ces entreprises ont signalé une réduction significative de l’absentéisme au travail et des arrêts maladie. En réalité, cette flexibilité du modèle de travail contribue à prévenir les problèmes de santé liés au travail, dont le fameux burn-out, parmi d’autres.
Impact sur le bien-être et la satisfaction des employés
La semaine de 4 jours suscite un intérêt croissant auprès des collaborateurs. En effet, ce modèle de travail flexible présente divers avantages significatifs :
- Attraction et rétention des employés : les semaines de travail plus courtes sont intrinsèquement plus attrayantes pour les salariés, ce qui contribue à renforcer leur satisfaction au sein de l’entreprise. Une organisation qui s’engage à garantir le bien-être de ses employés est particulièrement prisée
- Incidences environnementales importantes : la mise en place de semaines de travail plus courtes se traduit par une diminution notable des déplacements en véhicule ou en transports en commun. Cela réduit considérablement l’empreinte carbone
- Meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle : en prenant en compte le bien-être des employés, les entreprises peuvent réduire le taux de rotation du personnel, l’absentéisme, renforcer l’engagement des collaborateurs et améliorer la qualité de vie au sein de l’entreprise
- Concentration accrue des employés : ces derniers se concentrent mieux dans leur travail, sachant qu’ils bénéficieront de trois jours de congé à venir. Cette anticipation contribue à une meilleure productivité et efficacité au travail
Les gains en productivité et en efficacité
En 2022, la France a enregistré un déclin de sa productivité, comme l’indique l’étude de la Dares publiée en 2023.
La richesse produite par rapport au nombre de ménages a chuté de 3 % au troisième trimestre 2022 par rapport à 2019, année de référence précédant la pandémie de Covid-19.
Dans une interview à « Les Échos », Jean-Hervé Lorenzi, président du Cercle des Économistes, a avancé la possibilité d’inverser cette tendance en « modifiant l’attractivité des emplois proposés« . En réponse à cela, les employeurs ont intensifié leurs efforts pour accroître l’engagement des salariés, tout en mettant un accent particulier sur l’amélioration de leur productivité. D’ailleurs, plusieurs organismes ont mis en avant l’importance de la semaine de travail de quatre jours comme un moyen potentiel pour stimuler la productivité.
Cependant, des inquiétudes ont été exprimées par des entités telles que le Medef, prétendant que la semaine de 4 jours pourrait avoir un impact négatif sur la productivité. Pourtant, de nombreux témoignages ont démontré le contraire. Par exemple, Microsoft Japon a annoncé une augmentation de 40 % de sa productivité grâce à l’adoption de la semaine de travail de quatre jours. Ce résultat remarquable, qui a touché presque la totalité des entreprises ayant adopté cette mesure, découle de l’engagement des collaborateurs dans la recherche de solutions innovantes, que ce soit en matière d’organisation ou de collaboration, afin de maintenir la productivité tout en permettant à chacun de bénéficier de 47 jours de repos supplémentaires par an.
La contribution à la durabilité et à la réduction de l’empreinte carbone
Travailler quatre jours par semaine s’avère certes pratique mais écologique aussi.
Une étude menée par l’association britannique Platform en 2021 a démontré que cette pratique pourrait réduire l’empreinte carbone du Royaume-Uni de 127 millions de tonnes par an d’ici 2025, soit une réduction d’environ 20 %, ce qui constitue une nouvelle encourageante pour la planète si cela s’étendait aux autres pays gros polueurs. Microsoft Japon a également observé des avantages en termes d’efficacité énergétique, réduisant sa facture d’électricité de 23,1 % après avoir adopté la semaine de travail de quatre jours.
De même, LDCL a annoncé des économies d’énergie allant de 5 % à 10 %.
Ces pourcentages soulignent l’impact positif de cette approche sur l’emploi et l’environnement.
D’un autre côté, la réduction de l’empreinte carbone incite les employés à utiliser leur jour de repos additionnel de manière responsable. Ils sont ainsi encouragés à s’adonner à des activités telles que le jardinage, à limiter leurs déplacements en voiture ou en transport public, à préparer des repas sains plutôt que de consommer à l’extérieur, etc.
En somme, cette démarche comporte de nombreux avantages à la fois pour les employés et l’entreprise dans son ensemble.
Les défis et les limitations
En dépit des nombreux avantages indéniables de la semaine de quatre jours, il convient de reconnaître l’existence d’inconvénients potentiels liés à cette pratique. Il est essentiel de rappeler que la charge de travail se concentre sur quatre jours au lieu de cinq. Autrement dit, les tâches doivent être exécutées dans un laps de temps plus restreint, ce qui peut occasionnellement engendrer un certain niveau de stress et entraîner de la fatigue, tant chez les employés que chez les responsables.
Les obstacles à la mise en œuvre
La mise en place de la semaine de travail de quatre jours présente divers défis pour les employés, que ce soit en raison de la charge de travail accrue ou de l’ajustement nécessaire aux horaires qui sont manifestement plus longs par jour. En effet, au-delà du jour de congé, les quatre autres jours impliquent une augmentation du nombre d’heures de travail, réduisant ainsi le temps passé avec les proches et pouvant entraîner des incompatibilités, par exemple avec les services de garde d’enfants en raison des horaires non conventionnels. Par conséquent, de nombreuses personnes se plaignent de voir leur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle se détériorer.
En fin de compte, les résultats de la transition vers une semaine de quatre jours dépendent largement de l’entreprise, de l’écosystème social et de la manière dont les individus perçoivent et gèrent ce modèle de travail.
Les répercussions sur l’organisation et les relations clients
Un inconvénient évident de la semaine de quatre jours réside dans le fait que les journées de travail deviennent plus longues, engendrant une réduction de la patience, de la concentration et de la motivation. De plus, la gestion des ressources humaines peut devenir complexe, notamment en ce qui concerne la gestion des sollicitations des clients et autres parties prenantes pendant les jours non travaillés. La décision quant à l’attribution des jours de repos doit être prise de manière à garantir une continuité de service pour les partenaires externes. Il est essentiel que chaque membre du personnel puisse bénéficier de quatre jours de travail, afin de maintenir l’équité au sein de l’entreprise.
La question de la rémunération et de la législation
En ce qui concerne la rémunération dans le cadre de la semaine de travail de quatre jours, il convient de noter que diverses approches sont possibles, en fonction de la structure de l’entreprise et des accords conclus avec les collaborateurs. Par exemple, certains employeurs peuvent choisir de rémunérer leurs employés travaillant quatre jours de manière à percevoir une rémunération équivalente à celle des employés travaillant cinq jours, même s’ils effectuent un nombre réduit d’heures par semaine. Par ailleurs, d’autres entreprises optent pour une réduction proportionnelle du salaire en fonction du nombre d’heures travaillées. Il existe également des entreprises qui mettent en place une rémunération « flexible ». Dans ce cas, les employés travaillent pendant quatre jours, et le cinquième jour, s’ils travaillent, ils sont rémunérés en fonction du nombre d’heures travaillées ce jour-là.
Cependant, il est important de noter que la plupart des entreprises appliquent le principe de rémunération selon les heures travaillées, ce qui signifie que les employés travaillant 32 heures par semaine sont payés pour ces 32 heures.
Les résultats de recherches et d’études
Un test à grande échelle de la semaine de travail de quatre jours a été conduit dans de nombreuses entreprises à travers le monde. Plus de 60 entreprises ont participé à cette initiative, permettant à environ 3000 collaborateurs de réduire leur semaine de travail d’une journée tout en maintenant leur rémunération initiale.
Les conclusions de cette expérience se sont avérées positives.
Les études sur la semaine de 4 jours et leurs conclusions
Un grand nombre de salariés manifestent un intérêt marqué pour la semaine de travail de quatre jours. Selon une étude réalisée par GetApp, 68 % des employés interrogés sont familiarisés avec le concept de semaine de travail de quatre jours. Parmi eux, 62 % indiquent que cette pratique n’est pas envisagée au sein de leur entreprise, tandis que 19 % déclarent qu’elle est prévue, mais n’a pas encore été mise en place.
Parmi les employés dont l’entreprise n’a pas encore mis en œuvre la semaine de travail de quatre jours, que ce concept leur soit familier ou non, une grande majorité (84 %) exprime un intérêt certain pour l’adoption de cette pratique.
La solution HRMAPS, le logiciel SIRH qui évolue selon vos besoins
Le SIRH HRMAPS est aujourd’hui en mesure de faciliter la transition vers un modèle de semaine de travail de quatre jours. En premier lieu, HRMAPS offre une gestion efficace des tâches et des plannings en optimisant la répartition des heures sur quatre jours au lieu de cinq. Il assiste dans la planification des horaires de manière à garantir la continuité des opérations, tout en veillant à ce que les employés respectent le nombre d’heures convenu.
Dans un second temps, le SIRH facilite la communication interne en diffusant des informations relatives à la mise en œuvre de la semaine de travail de quatre jours, le plan d’action et les modalités pratiques pour les employés.
De plus, le SIRH HRMAPS simplifie la gestion des absences en optimisant la gestion des congés et absences tout en préservant l’équilibre entre le travail et la vie personnelle.
En outre, l’on peut utiliser HRMAPS pour la planification et le suivi de la formation des collaborateurs, en veillant à ce que ces derniers acquièrent les compétences nécessaires pour réussir dans un modèle de temps de travail réduit.
Enfin, HRMAPS a également la capacité de collecter des données sur la performance, la satisfaction des employés, la productivité et d’autres métriques importantes liées à la semaine de quatre jours. Ces informations sont essentielles pour évaluer l’impact de cette transition et apporter d’éventuelles modifications pour l’optimiser.