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Historiquement, les notions de la qualité de vie au travail (QVT) et de pénibilité apparues dans les années 2005-2008 ont pris forme dans l’ANI (Accord National Interprofessionnel) du 19 juin 2013. Cet accord visait à favoriser l’égalité d’accès à la qualité de vie au travail et à l’égalité professionnelle pour tous les salariés. En outre, la QVT représente donc l’environnement créé pour que les collaborateurs se sentent bien au travail.
Quant au BET (Bien-être au Travail), il correspond au ressenti effectif sur le lieu de travail suite aux actions de QVT. Les RH, très sensibles à la notion de QVT, subissent encore trop souvent un manque de sponsoring de la gouvernance. Dès lors, il n’est pas surprenant que l’entreprise ne voit pas immédiatement le fruit de sa QVT.
Un soutien au management
Si l‘entreprise doit se soucier du bien-être de base de ses salariés, il semble nécessaire de s’intéresser en priorité aux bases de la motivation au travail. Ce sera bien plus utile que des foodtrucks ou des cours de yoga entre midi et deux, sans parler d’un Chef Happiness Officer. L’une des approches les plus accessibles sur le sujet est « La motivation 3.0 » du conseiller en carrière américain Daniel Pink :
- Est-ce que je comprends le sens et la finalité de mon travail, de l’entreprise, et sa raison d’être ?
- Suis-je autonome en tout ou partie sur mon activité ?
- Est-ce que je suis en maîtrise de mon travail ?
Le management censé garantir ces trois motivations universelles s’avère trop souvent déficient. Dès lors, les actions de QVT n’apparaissent que comme des contrepoids. En l’absence d’alignement sur ces trois points, il est inutile de lancer une multitude d’actions QVT.
Notre conseil est de prioritairement générer le Bien-être au travail par des basiques du management sur les 3 motivations universelles.
Quelles conditions pour un état motivationnel ?
En termes « d’actions QVT », la notion de bien-être et de « qualité de vie au travail » restent trop subjectives. De ce fait, mener des actions de QVT n’entraîne pas systématiquement le bien-être dans l’organisation. L’instauration d’un état motivationnel individuel et d’un climat social dynamisants se trouve ailleurs. Par conséquent, l’organisation souhaitant instaurer une culture du BET devra se méfier de « solutions gadgets ».
Ainsi, la création d’espaces détente avec des jeux de type babyfoot stimuleront sans doute certains collaborateurs. Peut-être que le bien-être apporté amènera ces derniers à travailler plus tard le soir ou à être plus efficaces sur un temps donné … En effet, le bien-être pour un salarié consiste peut-être à partir plus tôt pour aller récupérer ses enfants à l’école. Ou à faire une pause babyfoot avant de se remettre au travail.
La QVT comme outil de valorisation
Seule une fraction des collaborateurs se montrera réceptive à des actions imposées au collectif. Or, la perception du bien-être n’est pas universelle et le « cahier des charges » diffère selon les individus. Ainsi, il est donc indispensable de travailler en amont à la définition de critères de succès.
Par exemple, on se demandera de quoi pourrait être constitué un « catalogue des actions QVT » susceptible de devenir un outil de valorisation interne. Cependant, les KPI ne sont pas les seuls leviers. La mesure du climat social d’une entreprise peut s’estimer à partir d’un ressenti, certes forcément subjectif. Par exemple la RH pourra examiner la façon dont les collaborateurs interagissent.
« QVT As A Service » : une QVT en libre service dès la phase d’onboarding ?
Le cahier des charges des actions qui vont nourrir le bien-être au travail est évolutif. De ce fait, la notion de QVT devrait être pensée comme un catalogue mis à disposition par l’organisation. En phase d’onboarding, par exemple, chaque nouveau collaborateur pourrait faire un choix d’actions lui semblant prioritaires.
Il pourra envisager des options telles que le télétravail ou l’accès à une conciergerie, en connaissant l’impact financier pour l’organisation. Aussi, on peut imaginer que ce catalogue indiquerait les succès sur des populations de collaborateurs selon des « timings » spécifiques. En outre, une action qui ne serait pas choisie ne serait pas un échec mais un service n’ayant rien coûté.
Malgré tout, beaucoup de dirigeants constatent que beaucoup de collaborateurs ne se représentent pas le coût inhérent bien-être apporté. Une prise de conscience de l’investissement pour améliorer la qualité de vie au travail est donc nécessaire. Afin de leur conférer de la valeur, il faut donc traduire celles-ci non pas en coût employeur, mais en avantages pour le salarié. Nous parlons bien de rémunération indirecte.
En effet, le salarié ne perçoit pas toujours certains avantages considérés comme acquis. Les rémunérations indirectes sont oubliées et une acculturation permettrait la prise de conscience de l’attention portée par leur entreprise. Au final, c’est leur rétention qui est en jeu.
Et HRMAPS dans tout ça ?
HRMAPS contribue à apporter autonomie, maîtrise des process et sens pour les managers intermédiaires. Ce sont autant de facteurs permettant aux collaborateurs de développer un sentiment de bien-être et donc d’affermir la performance de l’organisation. La solution constitue la base d’une stratégie de symétrie des attentions. En effet, plus le manager accorde de l’attention à ses collaborateurs, plus ces derniers intégreront sens et posture à leurs clients. Grâce à son portail de services accessible à distance, HRMAPS soulage les équipes des tâches administratives tout en renforçant leur efficacité.
A suivre : Ce qui empêche les managers de (bien) manager
Nous vous présenterons les multiples éléments qui impactent négativement le manager dans la gestion de ses équipes au quotidien (multiplication des couches de responsabilités, accumulation d’injonctions paradoxales, recours fréquent à la débrouillardise…). Le contexte dans lequel l’activité s’exerce est tout aussi important.
Loïc CLAIRE,
- Consultant RH depuis 1998.
- Psychologue spécialisé en ingénierie des organisations et de la formation.
Loïc bénéficie de plus de 20 ans d’expérience dans la mise en place et/ou l’optimisation des processus RH (recrutement, mobilité, gestion des talents, GEPP, …). Il accompagne les clients HRMAPS de l’audit des processus en vigueur dans l’entreprise à la mise en production de l’outil SIRH.