Les outils de travail ont bien changé avec l’arrivée des nouvelles technologies qui nous ont apporté une façon différente de collaborer. Mais, malheureusement, on remarque que ces nouveaux comportements ne favorisent pas un équilibre vie-travail sain suite à l’hyperconnectivité même en dehors des horaires du travail.
Selon une Enquête APEC-CREDOC de 2014, 1/3 des cadres Français se déconnectent rarement, voire jamais en dehors de leur temps de travail. Pour 63% d’entre eux cela perturbe leur vie privée et 60% avouent que cela nuit à leur qualité de vie.
Quels sont les risques de l’hyperconnectivité
Travailler de longues heures, être disponible 24h / 24 et 7j/7 et ne jamais éteindre le téléphone sont devenus des comportements ordinaires. Pourtant, cette hyperconnectivité ne devrait pas devenir une norme car en plus de risquer la santé des collaborateurs, elle n’est pas synonyme de productivité.
Selon une étude réalisée par Cindy Felio, chercheuse à l’université de Bordeaux-Montaigne, sur “l’effet des techniques d’information et de communication sur les cadres.” L’hyperconnexion ne favorise pas la concentration puisqu’en moyenne un collaborateur est interrompu toutes les 6 minutes dans son travail et il passe 30% de sa journée à gérer ses mails.
Cette dépendance numérique empêche donc la concentration ce qui résulte en une baisse de productivité.
Pour d’autres professionnels, cela cause une augmentation du stress puisqu’il est impossible de prendre des distances et d’interrompre avec son travail. Il est clair que la première menace est un épuisement mental ou burn-out.
Enfin, il n’est pas rare de constater que beaucoup de personnes ne savent pas mettre de frontière entre la vie professionnelle et la vie privée. On se retrouve envahis d’emails à traiter à la maison…et les temps de repos et de ressourcement ne sont plus respectés.
Prendre les bonnes précautions
Il est important de sensibiliser les équipes aux risques liés à l’hyperconnectivité. Il est conseillé par exemple, de sensibiliser les managers à ce qu’ils en parlent, à travers quelques échanges loin des tabous. Cela peut réellement être bénéfique à condition d’écouter et donner la parole pour mieux comprendre la réalité.
Est-ce un manque d’organisation ? Trop de travail ? Bref, instaurer ce climat de dialogue qui pourra permettre de trouver des solutions :
1/ L’importance de prendre des pauses :
La productivité ne se calcule pas aux nombres d’heures passées au bureau. Il vaut mieux capter les premiers signes de fatigue mentale liée au stress du travail et prendre une pause plutôt que d’enchainer.
Mais prendre une pause, ce n’est pas lire ses emails sur son Smartphone en buvant son café. Il faut une réelle déconnexion, ou ce qu’on appelle errance mentale. Laisser vagabonder ses pensées sans tenter un contrôle permettrait au cerveau de se relâcher. Cela peut passer par regarder par la fenêtre ou même écouter de la musique.
2/ L’instauration des déjeuners sans connexion :
Les managers peuvent organiser des déjeuners, des petites pauses entre membres de l’équipe mais avec le thème « zéro connexion ». C’est une façon de montrer qu’il est important de se déconnecter pour bien profiter du moment.
3/ Les managers devraient inciter les collaborateurs à travailler ensemble physiquement
Par la mise en place d’espaces dédiés. Il est important que les nouvelles technologies (même si elles sont plus pratiques et rapides) ne fassent pas disparaitre les rencontres physiques qui permettent d’éloigner ses yeux d’un écran et donc de reposer le cerveau
4 / Le respect de la frontière travail/vie personnelle :
Sensibiliser les managers sur l’importance d’arrêter de vouloir ses équipes joignables en cas d’urgence car cela ne fait qu’accroitre leur niveau d’anxiété et de stress puisqu’elles n’ont pas la possibilité d’un lâcher-prise
Cette liste n’est pas exhaustive et selon la culture d’entreprise, il sera amené à mettre en place différentes pratiques permettant de lutter contre les risques d’une connectivité accrue.