Table des matières
- Intelligence Émotionnelle : cartographier les compétences est indispensable
- Intelligence Émotionnelle et compétences : des enjeux récents pour l’entreprise
- Une nécessaire gestion du changement des comportements pour les RH
- Comment mesurer l’Intelligence Émotionnelle et l’intégrer dans la détection des talents ?
Intelligence Émotionnelle : cartographier les compétences est indispensable
La détection de l’Intelligence Émotionnelle chez les talents apparaît de plus en plus comme un facteur-clé de progression. C’est aussi un vecteur de développement de compétences, et donc de performance. Cependant, une entreprise prônant la crédibilité du sachant n’aura aucune raison de remettre en cause l’Intelligence Émotionnelle de ses managers. Or, sans prise de conscience, point de possibilité d’évolution des compétences.
Essentiellement, la direction d’entreprise attend des changements de postures sans mettre en œuvre de pédagogie. Le QI – qui compte au mieux pour 20% des facteurs de réussite professionnelle – se développe lentement dans le temps, par apprentissage, par tests.
A minima, le « petit chef » impose des façons de faire qui sclérosent le fonctionnement de l’entreprise. En cas de difficulté dans son rôle de manager, il accomplit une tâche à la place d’un collaborateur. Il peut adopter aussi une position de repli en se focalisant sur l’opérationnel.
Est-ce pour éviter consciemment une zone de difficulté ou un réel manque de temps à consacrer au management pur ?
Intelligence Émotionnelle et compétences : des enjeux récents pour l’entreprise
Pour les RH soucieux de détecter de nouveaux talents, il est crucial de valoriser les postures prioritaires attendues des managers. Ne valoriser que les « sachants » limite la portée de l’action managériale. Une direction d’entreprise constituée de techniciens sachants reflètera cette situation dans son processus de promotions des managers intermédiaires.
Une nécessaire gestion du changement des comportements pour les RH
La promotion ne devrait pas seulement être une question de crédibilité technique. Cette prise de conscience demande une certaine clairvoyance de la part de la gouvernance et de la personne en poste. Prenons le cas du « team leader » au cœur d’une stratégie de développement agile. Celui-ci doit apprendre à s’effacer au bénéfice de l’équipe. Il ne doit pas vouloir donner l’impression de « devenir calife à la place du calife », tout en suscitant l’adhésion à des méthodologies.
Il est un « ciment » qui dynamise le fonctionnement opérationnel de l’entreprise. Cette posture nécessite de bannir les considérations sociales qui constituent les « petits chefs » en développant une forme de sagesse. La culture actuelle de l’évolution des potentiels à la française ne valorise pas encore pleinement ce type de posture. Ainsi, le recrutement de clones – même école, même formation, … – est encore bien vivace dans l’hexagone.
Comment mesurer l’Intelligence Émotionnelle et l’intégrer dans la détection des talents ?
La détection des potentiels pour les mobilités internes nécessite un outil adapté. Or, inéquité et subjectivité restent trop souvent de mise en matière de promotion professionnelle. Cependant, de véritables protocoles d’évaluations commencent à se mettre en place. Profils-types, priorités, outils de tests psychométriques, éléments de personnalité, d’aptitude etc.
De nouveaux processus de recrutement apparaissent
Des processus de recrutement novateurs basés non plus sur le diplôme mais sur les traits de caractères et sur des profils types sont apparus. Cela nécessite de prendre en considération des modes de raisonnements (verbal, logique, inductif, déductif, …). Mais il faut aussi greffer des traits de personnalités dominants recherchés.
Plusieurs outils / processus sont apparus récemment sur la mesure de L’intelligence situationnelle et de l’Intelligence Émotionnelle. Le but : sortir des processus de recrutements classiques, notamment sur des métiers ou des secteurs en tension.
Demain, impossible d’ignorer l’Intelligence Émotionnelle dans la relation client, le management interne et la gestion de projet
Plus largement, dans l’approche des SoftSkills, nous trouvons l’Intelligence Émotionnelle dans plusieurs études depuis une dizaine d’années. Citons trois références :
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Plus d’une douzaine de fondamentaux seraient nécessaires si l’on en croit Mauléon, Bouret et Hoarau, les auteurs du livre « Le réflexe soft skills » (2014).
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Selon le LabRH (2018), le collaborateur devra faire preuve demain de « 4C » : créativité, capacité à communiquer, capacité collaborative, esprit critique.
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Dans « The Future Of Job Report », le World Economic Forum liste 10 soft skills nécessaires d’ici 2022.
En conclusion
Rester sur les métiers et les diplômes en matière de recrutement témoignerait d’une incapacité à détecter la compréhension d’autrui. Et négliger ses mécanismes de motivation, avec un impact négatif sur la performance de l’entreprise.
Loïc CLAIRE
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Consultant RH depuis 1998.
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Psychologue spécialisé en ingénierie des organisations et de la formation.
Loïc bénéficie de plus de 20 ans d’expérience dans la mise en place et/ou l’optimisation des processus RH (recrutement, mobilité, gestion des talents, GEPP, …). Il accompagne les clients HRMAPS de l’audit des processus en vigueur dans l’entreprise à la mise en production de l’outil SIRH.