Les rituels d’entreprise pour doper l’engagement

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    En NBA, le championnat de basket-ball américain, les clubs honorent leurs grands joueurs en hissant leur numéro de maillot sur de grands étendards. Symboliquement, ce numéro ne sera plus jamais porté par d’autres joueurs. Un moment marquant pour un sportif comme ce fut le cas en 2019 lors de la célébration de la retraite de Tony Parker aux San-Antonio Spurs.

    Quelles situations pourrait-on transposer au sein de l’organisation pour ritualiser certains moments ? C’est une démarche riche de sens pour des collaborateurs en perte de sens. On se souvient des vagues de burn-out et de suicides du milieu des années 2000. Voici quelques clés basées sur des expériences concrètes vécues dans le secteur industriel.

    L’importance des temps de « respiration »

    L’observation du fonctionnement des équipes de maintenance et de production d’une centrale nucléaire du nord de la France (1500 collaborateurs dans chaque service) est à la base d’une réflexion autour de la notion de rituel. Le personnel de maintenance obéit à des règles de fonctionnement strictes qui ne souffrent d’aucune contestation.

    Des « arrêts de tranches » sont effectués tous les deux mois – le réacteur est arrêté, des pièces sont changées – avec une forte pression calendaire pour le personnel qui doit produire de nouveau de l’électricité. La montée d’adrénaline est temporaire mais concrète pendant une dizaine de jours. Or, le taux d’absentéisme était deux fois plus élevé en production, un service où il y a pourtant peu de contraintes et où les processus sont linéaires.

    L’explication de cette disparité est liée aux rituels. En effet, la pression temporaire est contrebalancée par la célébration du succès une fois l’objectif atteint. A la manière des ingénieurs de la NASA une fois la fusée envolée.

    Ce rituel repose sur la notion de « respiration ». Il a donc fallu « casser » la constance de la production en instaurant des moments destinés à créer du sens et offrir de la satisfaction.

    Des rituels à conscientiser

    Performance et respiration constituent donc deux types de rituels permettant de prévenir lassitude et burn-out. Or, si des rituels existent en entreprise, les collaborateurs n’en sont pas forcément conscients.

    Une communication différente s’avère nécessaire. La mise en scène – comme la célébration d’un succès – peut revêtir de multiples formes. En France, ce dispositif est encore peu pratiqué, contrairement aux pays anglosaxons, pragmatiques et explicites.

    Un état des lieux sur l’existant en matière de lien social sera nécessaire. Par ailleurs, il ne s’agit ne pas de « sanctuariser » certains moments mais, au contraire, de les adapter au fonctionnement de l’organisation. Surtout, les collaborateurs doivent être en phase avec ceux-ci et participer à leur co-construction pour dynamiser leur appropriation.

    5 fondamentaux de conduite de projet

    On retrouve les étapes-clés suivantes dans la constitution des rituels d’entreprises :

    • Le cadrage, possiblement apporté par un œil externe au département (consultant, gouvernance, RH…),

    • L’appropriation par les parties prenantes des pistes proposées lors du cadrage,

    • Le ponctuel (recadrage éventuel, félicitation…),

    • Le suivi, pour réduire les dérives,

    • Le bilan.

    Les mêmes étapes se retrouvent pour une conduite de changement en individuel et en collectif.

    Comment choisir les bons rituels ?

    Une prise de recul et une lucidité sur les processus existants est nécessaire pour localiser les bonnes pratiques et les placer dans un contexte d’amélioration continue. Ainsi, des pratiques restent longtemps en vigueur parce qu’elles n’ont pas été challengées depuis des années.

    Par exemple, nous avons observé dans une entreprise du secteur automobile qu’une équipe de 10 personnes se réunissait traditionnellement chaque lundi pendant 4 heures pour faire des points projet, ce qui représente un certain coût. Il doit être possible de viser à l’efficacité replaçant ce moment dans le cadre d’un rituel de performance.

    80% de l’information circule de façon aléatoire dans l’organisation. Sa ritualisation permet de rythmer un flux au sein de l’organisation de façon plus souple qu’un processus formel. Cependant, l’approbation de tous est cruciale pour le succès de la démarche, même si tout événement n’est pas « ritualisable ».

    L’implication indispensable de la gouvernance

    L’autonomisation conférée au terrain pour exprimer un point de vue, permet la remontée d’éléments précieux de façon fluide et transparente. Cela représente un gain de temps significatif. A ce stade, la RH doit être partie prenante dans la conception du dispositif et jouer pleinement son rôle d’intermédiaire avec le middle management.

    Les rituels constituent à cet égard des leviers de motivation et d’engagement. La gouvernance doit donner l’exemple en étant impliquée dans leur déroulement et leur mise en place.

    Et HRMAPS dans tout ça ?

    HRMAPS facilite le fonctionnement de l’organisation en démultipliant les fonctionnalités utiles au middle management et à sa prise de fonction sur le terrain. En effet, les strates intermédiaires constituent le maillon incontournable de la performance. Il est donc crucial de fluidifier leur gestion administrative au quotidien, de suivre les évolutions des compétences des équipes et de partager progressions ou actions correctives en toute transparence. Et que tout cela puisse être tracé dans un outil ergonomique. HRMAPS, notamment grâce à la déstructuration des entretiens, permet de moduler la fréquence et la transparence des échanges pour mettre en œuvre une politique de gestion de carrières plus lisible. Tout cela avec un impact sur les formations et les compétences.

    Jean-Louis BANCEL

    • Entraineur d’entreprises Réseau ENJEU-CONSEIL

    • Philosophie d’intervention : Performance et équilibre humain !

    Diplômé de l’IFAG, certifié MBTI, c’est un expert des Techniques des Organisations selon Berne (TOB). Jean-Louis Bancel est également diplômé de l’organisation commerciale Mercury International et de L’institute of Neurocognitivism Jacques Fradin.<br data-rich-text-line-break="true" />Son passé professionnel couvre de nombreux secteurs : il a ainsi été responsable export, consultant formateur, directeur général et consultant associé.<br data-rich-text-line-break="true" />Ses domaines d’intervention vont de la mise en place de dispositifs managériaux à l’accompagnements du Codir, en passant par le déploiement commercial de systèmes de pilotage. Il anime également des séminaires de prise de conscience (« Open minding ») et le team building.

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