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La plupart du temps, on pointe du doigt l’absentéisme au travail.
Facile d’en parler moins facile d’identifier les causes et trouver des solutions pour y remédier. Pour autant, l’opposé est souvent oublié et c’est un phénomène tout aussi grave, à savoir le présentéisme. Il est redoutable aussi bien pour la santé du salarié que sa performance en entreprise.
Dans de nombreuses entreprises il est perçu comme étant quelque chose de positif qui témoigne du sérieux et de l’implication du collaborateur, en pensant que la productivité va s’accélérer. Or le présentéisme peut avoir un impact négatif sur la vie et la santé des collaborateurs, mais aussi sur l’ambiance de travail et les performances. Quelles sont les causes et les conséquences du présentéisme et comment lutter contre ce phénomène difficilement perceptible, notamment avec le télétravail. Mais commençons par une définition.
Qu’est-ce que le présentéisme au travail ?
L’absentéisme, tout le monde sait ce que c’est ! Et bien, le présentéisme est l’opposé de l’absentéisme. Cela représente le temps de présence du salarié sur son lieu de travail alors que son état physique, mental ne lui permet pas d’être productif. On commence à parler de présentéisme, la première fois aux Etats-Unis, mais le sujet reste encore « tabou » dans certains pays.
D’ailleurs, le présentéisme peut se retrouver sous plusieurs formes, ce qui le rend difficile à détecter. On retrouve par exemple des salariés qui vont jusqu’à programmer des envois de mail pour simuler un travail ou encore sont capables de laisser des affaires personnelles sur le bureau pour simuler une présence.
Les causes du présentéisme au travail
Ce phénomène de présentéisme est loin d’être anodin. D’ailleurs, en France, dernièrement un sondage mené par l’Ipsos pour le compte de la start-up Ourco, montre que 74% des salariés interrogés ont déclaré qu’ils pratiquent le présentéisme au minimum une journée par mois.
Plusieurs causes sont possibles mais nous allons évoquer celles qui apparaissent comme les plus fréquentes.
La démotivation au travail : On l’appelle le présentéisme contemplatif. Le salarié est présent sur son lieu de travail, mais il n’est pas concentré et a vraiment l’esprit ailleurs. Cela a évidemment, une répercussion sur sa productivité et sur la qualité de ses missions.
La sur-implication dans son travail : c’est le fait de travailler durant les week-ends, les vacances, allant jusqu‘à oublier sa vie privée. S’en suit, un burn out et toutes les conséquences sur la santé.
Des raisons stratégiques : le salarié souhaite montrer à ses responsables qu’il fait beaucoup d’efforts et donc souhaite « être bien vu » sans pour autant travailler réellement.
Pourquoi faut-il se méfier du présentéisme ?
De premier abord, on pourrait se dire que c’est une bonne chose que d’avoir des collaborateurs toujours présents. Pourtant c’est bien une pratique néfaste pour l’entreprise. Les effets ne le sont pas uniquement sur la productivité mais peuvent aussi toucher le climat social (notamment pour le présentéisme stratégique) ou même sur le salarié lui-même qui s’épuisera mentalement et physiquement.
Comment le reconnaitre et l’identifier ?
La première étape avant d’essayer de trouver des solutions, est évidemment d’apprendre à identifier le présentéisme au travail et de le détecter. Il y a certains signes qui ne trompent pas comme la baisse de productivité chez un salarié de manière significative et qui a tendance à durer depuis quelques temps
On peut aussi le détecter en constatant qu’un salarié travaille pendant ses congés ou les week-ends en recevant des emails à des horaires inhabituels, voire qui vient quand même travailler malgré un arrêt maladie.
Quelles pistes pour lutter contre ce phénomène ?
Plusieurs pistes sont envisageables si on souhaite agir sur cette culture du présentéisme en entreprise. Mais il faut comprendre qu’à force de privilégier la quantité sur la qualité, on finit par assister à une montée du présentéisme chez les collaborateurs. C’est pour ça qu’il est important d’attribuer des primes de performances en fonction des résultats mensuels et non pas en fonction des horaires effectués.
La première chose à faire pour redynamiser l’efficacité des employés, c’est d’ouvrir au débat avec les salariés et les instances représentatives du personnel afin de mieux comprendre les possibles origines des troubles entrainants ces comportements et expliquer que travailler efficacement ne signifie pas forcément rester jusqu’à 21h tous les jours derrière son bureau ou venir au travail, même en congé.
Par la suite, il conviendrait d’instaurer des horaires de déconnexion afin d’éviter les problèmes liés à l’hyperconnectivité (interdiction formelle d’envoyer des emails en dehors des horaires de travail…) et également des horaires de travail avec fermeture des locaux à une heure fixée.
Enfin, il faut se rappeler que le management joue un grand rôle et doit être sensible à la question et en parler avec ses équipes. Certains salariés ressentent même de la culpabilité à rentrer à l’heure. Ils doivent insister que ce n’est pas une question de quantité et que le salarié efficace même s’il part à 17 heures, s’il a atteint ses objectifs et terminé son travail, il gagne la considération de son manager.