Depuis deux ans, déjà, la crise sanitaire a impacté le fonctionnement des entreprises. Celle-ci a incité les managers à adopter des nouvelles pratiques et à faire preuve de créativité dans le management de proximité pour une fidélisation des collaborateurs.
Les différentes vagues de l’épidémie et les confinements successifs ont constitué un accélérateur d’apprentissage. En effet, les collaborateurs ont appris à manipuler des nouveaux outils et ont embrassé des nouvelles méthodes de travail tout en développant une certaine autonomie dans leur quotidien.
Cependant, le management de proximité est aujourd’hui à bout de souffle. En 2021, 50% des démissionnaires se plaignent d’un manque d’empathie de la part de leur manager. La moitié de ceux-ci prévoit une reconversion professionnelle. Par conséquent, cela a généré, une réelle pénurie sur le marché de travail et des problèmes de recrutement pour les entreprises. Savoir fidéliser ses collaborateurs devient alors indispensable.
Quelles sont les attentes des collaborateurs ? Et comment fidéliser le personnel ?
Les nouvelles attentes des collaborateurs
Les talents sont une vraie richesse pour l’entreprise, c’est son meilleur atout face au besoin de compétitivité et le moteur de sa performance. Pour les préserver, il est crucial de connaître les attentes de son personnel afin de pouvoir y répondre et développer la fidélisation des collaborateurs dans l’entreprise.
8 principales attentes des collaborateurs :
- Le bien-être
- Le sens et les valeurs
- La reconnaissance
- Le cadre stable de travail
- La rémunération et primes motivantes
- L’ambiance au bureau
- L’entente entre les collègues
- Les avantages en nature
Toutefois la crise sanitaire a donné naissance à de nouvelles attentes et en a accentué d’autres.
1. Comprendre le sens du travail et percevoir la contribution
Aujourd’hui, le collaborateur est en quête de sens. Il cherche à comprendre la finalité de sa contribution personnelle dans un environnement plus global que l’entreprise (la société, l’environnement…). Or, bien souvent, les collaborateurs évoquent un manque d’alignement entre la vision de l’entreprise et sa réalité.
2. Une organisation flexible
Avec la généralisation du télétravail, les collaborateurs s’attendent à une souplesse dans les méthodes de travail et optent pour un mode hybride. Par ailleurs, ils appellent à mettre en place des outils (logiciels, application…) ergonomiques et facilement utilisables.
3. Un environnement épanouissant
Cette attente n’est pas nouvelle, mais elle s’est renforcée encore plus avec le travail en mode hybride. En effet, les collaborateurs s’attendent à une valeur ajoutée lorsqu’ils se déplacent sur le lieu de travail. Ils sont alors de plus en plus exigeants au niveau de l’environnement de travail.
4. Diversification des tâches
La nouvelle génération ne souhaite pas s’enfermer dans une mission répétitive. Elle préfère être impliquée dans de nouvelles expériences et dans de nouveaux projets pour développer leurs compétences et leur employabilité sur le marché.
5. Un fonctionnement coopératif
Les collaborateurs souhaitent un travail en mode transversal avec un partage mutuel de connaissances et de savoir-faire. Travailler pour un objectif commun avec des équipes ayant des compétences différentes, procure une satisfaction et un enrichissement pour le collaborateur.
Vers une fidélisation des collaborateurs
Il est loin le temps où l’on travaillait toute sa vie dans la même entreprise. En effet, aujourd’hui, les collaborateurs tendent à changer d’organisation plusieurs fois au cours de leur carrière. Le but de la fidélisation est d’allonger leur période au sein de l’entreprise pour « maintenir » au maximum les talents. En effet, la fidélisation se suscite et ne s’impose pas. La direction peut mettre en place tous les éléments de fidélisation, mais, au final, c’est au collaborateur que revient la décision de rester dans l’entreprise.
1. Connaître le collaborateur
Faute de surcharge de travail, les managers ont tendance à centrer leur management sur les résultats et à orienter l’organisation vers une course à la rentabilité. Une erreur fréquente susceptible de peser sur la fidélisation des collaborateurs.
Comment va mon collaborateur ? Une question souvent négligée… les managers sont appelés à offrir du temps aux employés pour connaître leurs aspirations, leur état d’esprit, leur satisfaction et entretenir un vrai lien basé sur l’écoute et l’empathie.
2. Diversifier les missions et renforcer les compétences
Après avoir exploré les besoins et les aspirations du collaborateur, le manager, en collaboration avec la RH, a intérêt à planifier un parcours de développement de compétences. Le renforcement des capacités peut être un levier efficace pour fidéliser le collaborateur. Cet élément de fidélisation se concrétise dans une pratique obligatoire qui est la gestion des emplois et des parcours professionnels (GEPP).
Les managers peuvent également impliquer le collaborateur sur des projets divers, pour rompre avec les tâches routinières et enrichir son expérience au quotidien.
3. Adopter les bonnes postures de management
Il existe plusieurs postures managériales pouvant appuyer le collaborateur dans une dynamique facilitant l’atteinte des objectifs d’apprentissage.
La posture sponsor : Cette posture vise à accompagner et à rassurer les collaborateurs lorsqu’ils commencent à travailler sur de nouvelles missions. Elle encourage ainsi les équipes à saisir des nouveaux projets.
La posture coach : En se basant sur le besoin de l’employé, le manager va mettre en place des défis pour challenger le collaborateur. Cette posture permet d’encourager les personnes à sortir de leur « zone de confort » et de devenir acteurs pour développer et explorer des nouvelles compétences.
La posture mentor : Cette posture encourage l’expression et le partage d’expérience d’une façon informelle et bilatérale.
4. Assurer une souplesse organisationnelle
Équilibrer entre structuration et flexibilité peut être un véritable challenge pour les managers. La structure est indispensable pour organiser le fonctionnement de l’entreprise au niveau collectif. Toutefois, les particularités des collaborateurs exigent une souplesse de la part des managers. Dans un mode de travail hybride, il est important d’écouter les besoins du collaborateur et de s’adapter à son contexte individuel à travers un accord mutuel, et ce, sans se dévier de la structure globale de l’entreprise.
Cette approche permet de respecter l’équilibre vie professionnelle/vie personnelle et impacte positivement le bien être dans l’entreprise et par ricochet la fidélisation des collaborateurs.
5. Gérer les perturbations opérationnelles
Plusieurs éléments peuvent survenir et perturber ou ralentir le travail du collaborateur. Le cumul de ces éléments perturbateurs peut parfois pousser les employés à quitter l’entreprise.
Nous pouvons citer :
- Les irritants : Il peut s’agir généralement de dysfonctionnements liés à des conflits d’ordre social qui risquent de perturber le déroulement du travail et de générer du stress et un mal être dans l’entreprise.
- L’ergonomie des outils et les méthodes de travail : Bien souvent, les entreprises imposent en mode top down des outils digitaux non ergonomiques ou incompatibles aux méthodes de travail du collaborateur. Cela oblige le personnel à adopter des nouvelles pratiques qui lui suscitent une réticence.
Le manager peut agir pour résoudre ces éléments perturbateurs, mais parfois, les solutions dépendent de la politique de l’entreprise et de la direction. Le manager doit alors faire preuve de compassion pour montrer à ses collaborateurs qu’il les soutient face à ces obstacles.
Une entreprise ne doit pas se contenter de la mise en place d’une politique pour attirer les talents. Elle doit à la fois impliquer, motiver et fidéliser afin de susciter chez le collaborateur l’envie de rester. La RH et les managers doivent donc travailler sur une combinaison intelligente des leviers de fidélisation capables de créer un sentiment d’attachement envers l’entreprise.